vendredi 3 décembre 2010

National Book Award

Attribué à Patti Smith pour Just Kids, ed. DENOEL.



P. Smith revient sur ses années de bohème dans le New York arty des années 1970 et sur son amitié amoureuse avec R. Mapplethorpe, son compagnon de galère et d'inspiration. Elle raconte leur rencontre, leur ascension, qui se fait au détriment de leur amour mais pas de leur lien. Les anecdotes évoquent les grandes heures du Chelsea Hotel et de la Factory, J. Hendrix, A. Warhol ou A. Ginsberg.


Quatrième de couverture

C'était l'été où Coltrane est mort, l'été de l'amour et des émeutes, l'été où une rencontre fortuite à Brooklyn a guidé deux jeunes gens sur la voie de l'art, de la ténacité et de l'apprentissage. Patti Smith deviendrait poète et performeuse, et Robert Mapplethorpe, au style très provocateur, se dirigerait vers la photographie. Liés par une même innocence et un même enthousiasme, ils traversent la ville de Brooklyn à Coney Island, de la 42e Rue à la célèbre table ronde du Max's Kansas City, où siège la cour d'Andy Warhol. En 1969, le couple élit domicile au Chelsea Hotel et intègre bientôt une communauté de vedettes et d'inconnus, artistes influents de l'époque et marginaux hauts en couleur. C'est une époque d'intense lucidité, les univers de la poésie, du rock and roll, de l'art et du sexe explosent et s'entrechoquent. Immergés dans ce milieu, deux gamins font le pacte de toujours prendre soin l'un de l'autre. Romantiques, engagés dans leur pratique artistique, nourris de rêves et d'ambitions, ils se soutiennent et se donnent confiance pendant les années de vache maigre. Just Kids commence comme une histoire d'amour et finit comme une élégie, brossant un inoubliable instantané du New York des années 60-70, de ses riches et de ses pauvres, de ses paumés et de ses provocateurs. Véritable conte, il retrace l'ascension de deux jeunes artistes, tel un prélude à leur réussite.


Critique de lecteur tatillon et zélé

J'adoooore !!!! Voici la lettre d'une lectrice du magazine LIRE et surtout derrière, la réponse dudit magazine à ladite critique !! C'est bon ça !!

Lecteur :
- J'ai pris beaucoup d'intérêt à vos écrits concernant Epicure, sur la philosophie duquel il m'est arrivé de travailler, mais de grâce, essayez de vous débarrasser des expressions toutes faites et de certains mots d'usage courant qui détonnent dans un article documenté sur lequel vous avez dû passer beaucoup de temps. Les "encablures", bien qu'Athènes soit un port, auraient pu céder la place aux "stades" ! Je vous épargnerai le relevé des autres éléments, qui choquent un peu dans une analyse littéraire. Ma fidélité au magazine peut vous prouver que ma critique n'est que vénielle, mais ces encablures ont fait grincer mes taquets !

Lire :
- En effet, la métaphore des "encablures" - empruntée, je le confesse, aux licences de style des commentateurs sportifs, ceux des cours hippiques notamment - est bien une métaphore, même si, sur le fond, je vous l'accorde encore, cette métaphore n'est pas des plus heureuses dans la mesure où elle recèle une impropriété que vous avez relevée avec sagacité. Mais de fait, en toute langue, donc aussi bien en la nôtre, s'opèrent constamment de tels déplacements. Un mot qui a un sens précis dans un domaine déterminé peut voir son emploi étendu par la force de l'usage à un autre domaine, c'est un phénomène qui s'accompagne parfois de l'oubli de son sens propre initial. Ces migrations sémantiques font la vie et la plasticité des langues en général, de leur lexique en particulier. Lorsque, dans un style oral et relâché certes, une personne dit à une autre de "rappliquer au galop", cela ne sous-entend pas que ladite personne se soit transformée en cheval, et dire que "vos taquets grincent" ne signifie pas que vous êtes un lit qui grince aux taquets ou que vos quenottes - s'il s'agit de vos dents - ne sont pas du meilleur bois. De plus, précision pour précision, Athènes n'est pas non plus un port.
Jean Montnot (merci Jean !!!)

lundi 8 novembre 2010

Prix Goncourt

Jamais deux sans trois ... le Prix Goncourt a été décerné à Michel Houellebecq pour La Carte et le Territoire (Ed. Flammarion).

jeudi 21 octobre 2010

elle.fr - 15 octobre 2010

LA DICTÉE AU SECOURS DE L’ORTHOGRAPHE À LA FAC ?

La dictee au secours de l orthographe a la fac

Aujourd’hui, les jeunes ne connaissent ni leur conjugaison, ni les règles de grammaire. L’affaire est donc grave. A tel point que sur 84 universités françaises, dix-neuf ont lancé une remise à niveau avec des formations en orthographe et en grammaire. En effet, la méconnaissance de notre langue par les étudiants inquiète les facs qui ont décidé de prendre le sujet à bras-le-corps. Ainsi, les universités concernées vont agir en deux groupes distincts : celles qui après avoir fait une dictée générale, inscriront les élèves les moins bons aux cours de remise à niveau et celles qui ne se baseront que sur les résultats livrés lors des épreuves du bac pour repérer les mauvais élèves.
La faute aux enseignants ? Aux nouvelles technologies ?
Un test a démontré que si en 1987, un CM2 faisait 10,7 fautes, vingt ans plus tard, il en faisait 14,7. Dans son édition d’aujourd’hui, Le Parisien se demande donc à qui revient la faute. Pour certains, la responsabilité incombe clairement aux programmes scolaires. En quarante ans, l’enseignement du français aurait perdu 800 heures entre le CP et la 3ème. D’autres préfèrent pointer du doigt les méthodes d’apprentissage, prônant un retour aux dictées et aux leçons apprises « par cœur ». Quant à certains, ils accusent les nouvelles technologies et notamment le langage texto, qui privilégierait une écriture rapide et courte.

K.M.Le 05/10/2010

mercredi 20 octobre 2010

Petits rappels

Prix Nobel de Littérature 2010

Le prix Nobel de Littérature a récompensé jeudi 7 octobre 2010 à Stockholm l’écrivain hispano-péruvien Mario Vargas Llosa.

Prix Nobel de Littérature 2009

Le prix Nobel de Littérature a récompensé jeudi à Stockholm la romancière allemande d'origine roumaine Herta Müller qui, par sa prose empreinte de poésie, a élevé sa voix contre la dictature communiste de Nicolae Ceausescu tombée il y a tout juste vingt ans en 1989.

Prix Nobel de Littérature 2008

L'écrivain français Jean-Marie Gustave Le Clézio a reçu, jeudi 9 octobre, le prix Nobel de littérature 2008. Le dernier lauréat français était Claude Simon, en 1985.

Prix Nobel de Littérature 2007

Derniers Lauréats du Prix Nobel de Littérature

http://www.actualitte.com/actualite/21556-darty-ebooks-numilog-numerique-livre.htm

Darty proclame le boom du livre numérique

En interogeant Denis Zwirn, PDG de Numilog, la plateforme de téléchargement

Rédigé par Nicolas Gary, le dimanche 19 septembre 2010 à 08h21

La rentrée est sous le signe du numérique, définitivement. En tout cas pour la chaîne de boutiques françaises, le livre numérique est définitivement à l'honneur, que ce soit dans leurs boutiques... ou dans le magazine dédié.

Véritable révolution de la lecture, ces lecteurs ebook ? En tout cas, à quelques semaines de la sortie de l'ebookstore Darty, les boutiques mettent le paquet pour familiariser le grand public. La Une du magazine est indolente, mais titre clairement sur Le boom du livre numérique, décrit un peu plus loin comme « interactif et abordable ». Marketing, quand tu nous tiens.


Cybook Opus et Sony Reader, dans les étals d'un magazin Darty

Interrogé, Denis Zwirn, PDG de Numilog, évoque l'ebook, qui « est d'abord un livre. L'important, c'est d'oublier que l'on est face à une machine et d'entrer complètement dans le livre, dans l'histoire qu'il raconte, exactement de la même manière qu'avec un livre normal ». Mais alors quid de cette fameuse interactivité ? Elle se place, estime le PDG de Numilog, dans la recherche en plein texte", pour trouver les occurrences d'un mot. C'est un peu court, mais le message passera probablement. Et puis, la modification de la taille de la police, ça compte, car, « la lecture s'enrichit de nouvelles expériences ».

Achat compulsif dominical de 3h du matin

Autre avantage, toujours selon M. Zwirn, la possibilité d'acheter «en deux ou trois clics », un livre, même - et particulièrement - « un dimanche à 3 heures du matin ». La librophagie ne connaît pas d'horaire, c'est entendu ! Et puis, grâce à la boutique, ce sont 40.000 titres disponibles - mais l'on se garde bien de préciser les formats proposés.

« Le deuxième (sic !) avantage, c'est la mobilité. Vous pouvez aller n'importe où avec votre lecteur numérique. .../... Pour être précis, disons qu'il s'agit d'une mobilité massive. » Qu'il faudra tout de même préserver de l'eau et du sable, rappelle-t-il, bien que les lecteurs à base d'encre électronique permettent de lire en plein soleil ! Les amateurs de plage du mois de septembre apprécieront cette attention.

Le devenir de l'ebook

S'il faut bien admettre avec Denis Zwirn que les pratiques de la lecture numérique n'en sont bel et bien qu'aux débuts, on s'accordera également sur les perspectives et nouvelles fonctionnalités à venir. Si la synthèse vocale existe déjà dans le Kindle (le lecteur ebook d'Amazon) ou encore l'iPad, aucun produit ne la propose encore en France. Il s'agit donc moins de développements futurs que de solutions techniques mises en place par les constructeurs. Enfin, pour ce qui est de la présence de vidéos dans les ebooks, si l'on est déjà en plein dedans avec les applications pour iPhone ou iPad, il faut avouer que seuls ces appareils profitent pleinement de ces ajouts multimédias.

Reste alors la conclusion : « Il est primordial de porter la littérature et les livres sur ces supports, de plus en plus populaires, via les plateformes de téléchargement. Nous pourrons ainsi élargir le lectorat aux fans de nouvelles technologies et surtout aux jeunes. »

"Orthographe : Faites-vous coacher" - Courrier Cadres Oct 2010

Dans la vie professionnelle comme personnelle, les fautes d'orthographe peuvent poser de sérieux problèmes. Ecrire de simples mails devient parfois une source d'angoisse. Pour y remédier, il faut d'abord prendre conscience de ceci : l'orthographe est un problème de mémoire.
Victime des sarcasmes de vos proches, déstabilisé , vous cherchez un remède à vos déviations orthographiques. Certains maîtrisent sans difficulté le "zéro faute", d'autres s'arracheraient les cheveux pour un accord de participe passé ou un double "p" oublié. La grammaire, les conjugaisons, les pluriels et les invariables se transforment parfois en cauchemar et peuvent entraver la bonne marche de la vie professionnelle. Un mail ou bien une lettre où fleurissent les fautes peuvent vous décrédibiliser auprès de votre interlocuteur. Cela devient, pour vous, une véritable source d'humiliation. Pourtant, ne pas être "bon" en orthographe n'a rien à voir avec l'intelligence. Que l'on ait fait des études ou non ne change rien si les bases ne sont pas acquises d'entrée de jeu. Pour Bernard Fripiat, auteur notamment de 99 questions à mon coach d'orthographe, c'est un problème de mémoire, de la même façon qu'il faut retenir les tables de multiplication.
Ainsi, il utilise une méthode qui fait ses preuves en formation : la mnémotechnie. Vous vous souvenez certainement de cette fameuse phrase : "Mais où est donc Ornicar ?" (mais-ou-et-donc-or-ni-car). L'ouvrage regorge de moyens mnémotechniques, de petits "trucs et astuces" pour retenir l'écriture des mots.
Le Succès de l'oral
Pour savoir si "apercevoir" s'écrit avec un "p" ou deux, lorsque l'on a une bonne mémoire visuelle, rien de plus simple ! Il suffit de noter les deux propositions pour repérer laquelle est la bonne. Mais la difficulté s'accroît quand la personne se trouve en situation de stress ou lorsque les deux mots existent : faut-il utiliser "se" ou "ce" ? Comment accorder tel ou tel participe passé ? La mémoire visuelle n'est plus d'aucun secours ... il faut donc trouver des astuces.
Une méthode à laquelle a recours Bernard Fripiat est d'utiliser l'oral. Ainsi, une des recommandations les plus simples dans beaucoup de cas, pour trouver une terminaison, est de mettre le terme au féminin. Une grande part de l'orthographe se retrouve alors à l'oreille.
Mais les difficultés varient même en fonctions des régions. Par exemple, un marseillais, de par sa manière de prononcer, aurait plus de mal à distinguer les sons "é" des "è".
Quoi qu'il en soit, avoir des difficultés en orthographe n'est pas une maladie et chacun peut y remédier. Bernard Fripiat conseille d'ailleurs aux personnes concernées de faire la liste, pendant un mois, des mots sur lesquels elles accrochent et de noter la correction, puis de mémoriser ce répertoire. Elles ne feront plus de fautes !

Glamour (V.Z.) conseille ... "Le Plus Bel Age" de Joanna Smith Rakoff, Presses de la Cité. 624 p. 23 €

Un remake des Illusions perdues au sein d'une bande de jeunes branchés new-yorkais.
Méfiez-vous du Plus bel âge : si vous le commencez, vous risquez de ne plus pouvoir reposer ce roman-fleuve, riche comme une vie, qui s'ouvre sur un mariage et s'achève par un enterrement. Ils sont six amis, quatre filles, deux garçons, évoluant des les milieux new-yorkais les plus huppés : musique, journalisme, édition ou cinéma. Ils s'apprêtent à conquérir la ville qui s'apprête, elle, à broyer leurs rêves. On aime la manière dont l'auteure détourne les codes du roman d'initiation à l'américaine. Elle regarde ses "beautiful people" traverser le miroir et chuter avec l'élégance de héros "fitzgeraldiens". Si son épopée urbaine recoupe des thèmes chers à la chick litt' (rivalités professionnelles, soirées branchées, errements amoureux), son style tout en finesse la place dans la lignée des romans victoriens d'une Edith Warthon. Joanna Smith Rakoff fait entrer la génération des Strokes et de l'iPhone dans l'histoire littéraire et devrait réconcilier les accros des sitcoms avec la lecture.

jeudi 3 juin 2010

URGENT A LIRE

Le nouveau roman de Marc Mangin, "Tu m'as conquis Tchador", paru aux Editions Sipayat, est une chronique de voyage étonnante au pays du Shah. Une découverte qui nous emmène en Iran entre la poésie d'un imaginaire et des fantasmes liés aux 1001 nuits, et les contextes socio-culturel, politico-économique actuels. La parution de ce livre colle complètement à l'actualité, notamment avec la libération de Clotilde Reiss et un an jour pour jour après l'élection plus que controversée de M. Ahmadinejad. C'est également une interrogation sur la différence entre le voyage et le tourisme, qui nous renvoie à nos propres états de conscience. Je vous invite également à visiter son blog où de nombreuses très belles photos en noir et blanc illustrent ses propos.

Deux rencontres parisiennes avec l'auteur :

Vendredi 11 juin de 17h30 à 22h00
L'Angora : 3, Bd Richard Lenoir (M° Bastille)

Samedi 12 juin de 19h30 à 21h30
La Lucarne des écrivains : 115, rue de L'Ourcq (M° Crimée)

Deux courts extraits sur :
sipayat.over-blog. com

Info Best seller !!

Le manifeste de Bernard Pivot "100 expressions à sauver" s'est vendu à 280 000 exemplaires !!

LIVRES AUTOUR DE L'ORTHOGRAPHE, LE FRANCAIS, LA LITTERATURE

- 99 mots et expressions à foutre à la poubelle, Jean-Loup Chiflet, Ed. Points
- Le goût des mots ed. Points
- Bouche bée tout ouïe ... ou comment tomber amoureux des langues, Alex Taylor, Ed. JC Lattès
- Ciel, ma dictée !, Jean-Joseph Julaud, Ed First (60 dictées pour progresser)
- Collection Exquis d'écrivains, Nil Editions (des auteurs racontent les plaisirs de la nourriture à travers les richesses de la langue)
- Sublimes fragments, Jean-Joël Lemarchand, Ed Les Points sur les i (4ème de couv' : "Ce livre est un voyage dans une grande bibliothèque qui vérifie "que l'on écrit que ce qu'on a lu"")

vendredi 28 mai 2010

SORTIE - L'iPad débarque en France

SORTIE - L'iPad débarque en France

Par Guerric Poncet Publié le 27/05/2010 à 19:34 - Modifié le 28/05/2010 à 11:10 Le Point.fr

Après son lancement en grande pompe aux États-Unis le 3 avril dernier, l'iPad est mis en vente vendredi 28 mai en France, ainsi qu'en Australie, au Canada, en Allemagne, en Italie, au Japon, en Espagne, en Suisse et au Royaume-Uni. C'est une nouvelle étape majeure dans la commercialisation de la tablette, qui a connu quelques ratés , mais reste pour le moment un succès , avec un million d'unités écoulées en seulement 28 jours.

La nouvelle tablette tactile d'Apple est déclinée en plusieurs modèles : les trois versions "Wi-Fi uniquement" coûteront en France 499 euros pour le modèle 16 Go, 599 euros pour le modèle 32 Go et 699 euros pour le modèle 64 Go, alors que les versions équipées en plus d'une puce 3G coûteront 599 euros pour le modèle 16 Go, 699 euros pour le modèle 32 Go et 799 euros pour le modèle 64 Go. Des prix élevés par rapport aux tarifs pratiqués outre-Atlantique. Comment se procurer un iPad ? À partir de 8 heures du matin, les Apple Store de Paris et de Montpellier ainsi que les magasins partenaires (Darty, Boulanger, Fnac, Surcouf, etc.) et le site Web d'Apple en distribuent.

Après cette journée stratégique pour Apple, le déploiement de l'iPad ne sera pas pour autant terminé : la tablette devrait être mise en vente "en Autriche, en Belgique, à Hongkong, en Irlande, au Luxembourg, au Mexique, aux Pays-Bas, en Nouvelle-Zélande et à Singapour en juillet", selon Cupertino. Les autres pays devront attendre encore un peu plus.

Quelques mauvaises nouvelles émaillent l'arrivée de l'iPad. Outre les manques pointés du doigt par les observateurs, des problèmes de connexion Wi-Fi et USB avaient été détectés dès le lancement de la tablette, et le gouvernement israélien avait interdit un temps son importation, invoquant un problème d'exposition aux ondes Wi-Fi.


jeudi 1 avril 2010

Un classique à relire ....

Indéfiniment, jusqu'à la Nuit des temps ! Et oui, Monsieur René Barjavel m'est revenu en mémoire avec cette formidable épopée fantastique et sentimentale. Je vous conseille ardemment de vous refaire la biographie de l'auteur, l'Enchanteur, Ravages ...

vendredi 26 mars 2010

Salon du livre: Hachette boude le show

Lucie Soullier - Marianne | Jeudi 25 Mars 2010


Crise identitaire, trop cher, pas assez original, populiste... La polémique que suscite le 30e salon du Livre — dont Marianne est partenaire — qui s'ouvre ce vendredi 26 mars énerve ses organisateurs.

Le ras-le-bol règne Porte de Versailles. Jean-Daniel Compain est fatigué par la polémique qui entoure le salon du livre cette année. Salon populiste, trop cher, inutile… Depuis quelques semaines, les reproches pleuvent.
La pilule médiatique ne passe pas pour le directeur général de Reed Expositions, organisateur du salon (dont Marianne est partenaire ) pour le compte du Syndicat National de l’Edition : « je suis en colère devant les contre vérités qui courent ». Bernard Morisset renchérit : « c’est vraiment dégueulasse, pourquoi on cherche à tout prix à dire que le salon pollue ? » Le commissaire général du salon a beaucoup de mal à comprendre qui il gêne «en posant de la moquette et en mettant des livres dessus...»

LES ABSENTS SÈMENT LE DOUTE

L’agitation a été suscitée par les absents. Et notamment les groupes Bayard et Hachette — soit des dizaines de maisons d'édition. Si les éditions Bayard, spécialisées dans la jeunesse, font l’impasse cette année, c'est juste pour une « question de timing ». En effet, le salon international de Bologne sur la littérature jeunesse et le salon des séniors du Parc des Expositions ont lieu au même moment. « Cela ne veut pas dire qu’on n’y retournera pas l’an prochain », explique-t-on chez l'éditeur avant de préciser que « s’il y avait eu une réaction affolée des auteurs, on aurait fait ça autrement ». Mais les auteurs maison ne sont apparemment pas très perturbés par cette absence. Beaucoup de petites maisons d'édition ont également déserté le salon. Le motif invoqué est généralement économique. Présente au début de son existence, la petite maison d’édition In Press a ainsi rapidement pris conscience du temps, de l’énergie et de l’argent que requiert l’aventure du salon. Or « cela n’a rien apporté, ni en clients, ni en notoriété ». Un arbitrage coût/bénéfice assez simple en effet.
Mais le gros morceau reste le groupe Hachette, qui se contente cette année d'une présence symbolique: 100 mètres carrés d'espace contre 900 les années précédentes, et surtout aucune des grosses maisons du groupe n'est représentée. L'argument avancé est le même que celui d'In Press: le coût des stands… Bernard Morisset n'en croit pas un mot. D'autant plus qu'« on leur a proposé que leur aménagement coûte moins cher. » En tant qu'adhérent au SNE, l'éditeur paye 213€ par m2 contre 209€ l'an dernier. La première augmentation en cinq ans. Si la gêne d'Hachette était uniquement financière, 800 m2 d'espace en moins semblerait en effet une réaction démesurée.

DES VELLÉITÉS DE RENOUVEAU

En réalité, d'autres aspects du salon sont attaqués : manque d'originalité, trop « populaire »... Les critiques ne manquent pas. D'ailleurs, Bernard Morisset s'en dit avide : il veut faire évoluer son salon. Depuis l'année dernière, il s'est ainsi évertué à répondre aux demandes de professionnalisation. D'où la multiplication de plateformes d'échanges, de conférences et la création d'un « pass V.I.P. » pour les libraires. Pourquoi ne pas également envisager « un autre évènement » en plus du salon grand public ? Une alternative plus littéraire que certains imaginaient déjà au Grand Palais, comme un retour au salon d'antan. Mais les éditeurs ont mis le holà au projet, trop coûteux. Les organisateurs multiplient donc les appels pour impliquer les éditeurs dans la rénovation du salon. Pourtant, les propositions sont rares, notamment de la part du SNE. Or, il est clair pour Jean-Daniel Compain que « si le salon doit évoluer, il ne peut le faire qu'avec la participation de la profession ».

Les absents seront malgré tout regrettés par les organisateurs du salon qui souhaitent « être les plus exhaustifs possible ». Un atout commercial certain. Mais cette allure massive ne finit-elle pas justement par nuire au salon du livre ? D'autant plus que de nombreux petits salons, plus thématiques, se sont lancés sur le marché depuis quelques années. Une dimension communautaire qui manque encore au grand évènement parisien. Pourtant, la volonté d'aller plus loin que le simple aspect commercial en thématisant le salon est perceptible. Ainsi, la Russie, la Francophonie, l'Inde, Israël et le Mexique, pour ne citer que les cinq derniers, se sont vus mis à l'honneur.

En tout cas, « ça a de la gueule » lance Bernard Morisset. Et même s'il aurait préféré avoir «Mimi Cracra, Petit ours brun et la Bibliothèque Rose [Les éditions Bayard et Hachette, ndlr]pour les petits bouts », il a décidé de la jouer « à la Ruquier : passer cinq minutes sur ceux qui ne sont pas là et trois heures avec ceux qui nous ont fait le plaisir de venir ». 220 000 visiteurs sont attendus pour l'édition 2010 de la plus grande librairie de France. Une appellation que conteste son commissaire. Il préfère parler de «parc d'attraction» : «en moyenne, les gens restent six heures. Qui reste aussi longtemps dans une librairie à part le vendeur ?» Parc d'attraction ? Les auteurs apprécieront : si le salon est un parc, qui en sont les Mickey, à votre avis?

jeudi 25 mars 2010

Un problème d'ortographe ? Ça n'empêche pas d'être embauché

Published on Eco89 (http://eco.rue89.com) By Augustin Scalbert

Les responsables du recrutement n'y échappent plus : de plus en plus de lettres de motivation ou de CV sont parsemés de fautes d'orthographe ou de grammaire. Est-ce un critère de refus de leur part ? Pas autant qu'on pourrait le croire.

Un beau matin, Pascal Riché, rédacteur en chef de Rue89 et d'Eco89, a reçu, comme souvent, une lettre de candidature d'une aspirante journaliste qui voulait un stage. Peu avant la conclusion de la missive, on pouvait lire ceci :

« De plus, j'écris à coté de cela et j'ai effectuée des reportages photos pour ma culture personnelle, je fais le maximum pour m'améliorer sans cesse. Je me bats. J'ai un univers euphorique singulier."

J'espère donc que vous avez envi de me rencontrer pour considérez favorablement ma candidature. »

Quatre phrases, quatre fautes (sans compter la syntaxe approximative). Neuf dans l'ensemble de la lettre. Cette jeune femme était sans doute pétrie de qualités, d'ambition et de bonnes intentions. Mais le rédacteur en chef n'a pu que lui répondre, en s'excusant de sa franchise et en espérant que celle-ci lui rendrait service, que ce ne serait pas possible :

« Je n'ai pas le fétichisme de l'orthographe, mais les candidats vraiment motivés font toujours relire leur lettre de motivation avant de l'envoyer. »

Directrice du développement des ressources humaines chez Rémy Cointreau, Julieta Toublanc admet que pour certains postes, une mauvaise orthographe peut être rébarbative : « Pour une assistante de direction, c'est discriminant, évidemment. »

Mais cela peut aussi ne pas être le cas « quand un candidat a un bon profil qui correspond parfaitement à nos besoins pour le poste, et dans ce cas on peut très bien le recruter ».

Pascal Collardey, directeur des ressources humaines du cabinet d'audit et de conseil KPMG pour la France, traite avec son équipe environ 50 000 candidatures par an. « Je ne fais pas forcément un filtrage là-dessus », dit-il.

Des mots de « franglais » n'existant ni en français, ni en anglais

Aujourd'hui, tout dépend s'il est nécessaire d'avoir une bonne orthographe pour le poste en question :

« Il y a vingt ans, faire deux fautes dans une lettre de motivation était clairement rédhibitoire. Aujourd'hui, si on s'arrêtait à cela, la pile des candidatures maigrirait sérieusement. Il ne faut pas que l'orthographe soit le seul critère lorsqu'on décide d'écarter une candidature. »

Les deux DRH sont d'accord sur un point : quel que soit le niveau de qualification du poste recherché, les candidatures comprenant des fautes sont de plus en plus fréquentes. De même que les emprunts au nouveau langage des jeunes, le langage SMS. Pascal Collardey :

« C'est le cas même chez des personnes sorties de grandes écoles ou d'universités, des gens par ailleurs fort bien outillés en termes de diplômes, de raisonnement, de logique, de stages… »

Outre les classiques erreurs d'accords, participes passés à la place de l'infinitif et autres emprunts aux diverses novlangues électroniques, la DRH de Rémy Cointreau constate un travers plus original : des mots de « franglais » qui n'existent ni en français, ni en anglais.

En interne, leurs deux sociétés font la chasse aux fautes. Chez KPMG, dont les consultants, commissaires aux comptes et auditeurs rendent des rapports aux clients, ceux-ci « ne comprendraient pas », ajoute le DRH.

Son homologue Julieta Toublanc, qui a déjà reçu des candidatures s'adressant à « Monsieur Rémy Cointreau » (qui n'a jamais existé) ou au PDG « Monsieur Dominique Hériard Dubreuil » (qui est une femme), raconte qu'un de ses employés se sentait mal à l'aise avec son expression écrite. La société lui paie donc des cours de français, sur le budget formation.

Et vous, vous sentez-vous à l'aise avec l'orthographe quand vous cherchez du travail ? Ou dans l'exercice quotidien de votre profession ?

Je ne sais pas, je ne sais plus, je suis perdue ....

www.faceploucs.fr

mercredi 10 mars 2010

Le Goncourt du premier roman à Laurent Binet pour HHhH

www.magazine-litteraire.com

Ils étaient cinq en lice pour le Goncourt du premier roman. C’est Laurent Binet, qui a été récompensé mardi 2 mars pour son livre au titre énigmatique, HHhH. Initialement tiré à 10500 exemplaires, l’ouvrage vient d’être réimprimé à 6000.

L’Académie Goncourt ménageait le suspens depuis le 2 février dernier en ayant reporté la proclamation du Goncourt du premier roman au 2 mars. La sélection comprenait quatre titres outre HHhH de Laurent Binet :Fourrure d’Adélaïde de Clermont-Tonnerre (éd. Stock), ajouté après coup,Un sentiment de Natascha Cucheval (éd. Fayard), La peine du menuisier de Marie Le Gall (éd. Phébus) et Les veilleurs de Vincent Message (éd. Seuil). Laurent Binet, signe avec HHhH un premier roman consacré au commandant de la Waffen SS, Reinhardt Heydrich, proche collaborateur de Himmler, et désigné comme son bras droit. D’où le titre, acronyme d’un des surnoms donné au personnage: «Himmlers Hirn heisst Heydrich» : «le cerveau d’Himmler s’appelle Heydrich». Les lettres alignées telles les initiales de l’histoire, esquissent les trajectoires mêlées d’un peuple et d’un homme. En 1941, Heydrich se voit confier le protectorat de Bohême-Moravie, région de la Tchécoslovaquie incorporée au Reich en mars 1939. Il y fit torturer et tuer des opposants avant de périr lui-même dans un attentat organisé en 1942 par la résistance tchèque, et commandité depuis Londres. Quelques mois plus tard, les premiers camps d’extermination sont ouverts. Agrégé de lettres et professeur de français de 37 ans, Laurent Binet s’est intéressé à cette période trouble de l’histoire lors de son service militaire en Slovaquie.

La sélection du prix du livre France culture-Télérama

Un jury composé de journalistes remettra le 24 mars prochain, le cinquième prix du livre France culture-Télérama, récompensant «chaque début de printemps, une œuvre littéraire écrite en langue française et publiée en janvier, février ou mars». Le nom du lauréat élu par des journalistes de la rédaction de Télérama et des critiques et animateurs de France culture, sera révélé dans les pages de l’hebdomadaire du 24 mars et sera l’invité de Marc Voinchet dans les «Matins de France culture» le même jour. Les 5000 euros de dotation ainsi que le prix lui seront remis le lendemain lors de la soirée d’ouverture du Salon du livre, à 19h, sur le stand de Radio France. En compétition pour succéder à François Bégaudeau, Régis Jauffret, Véronique Ovaldé et Antoine Bello :
La Sentinelle tranquille sous la lune, de Soazig Aaron (éd. Gallimard)
Hors la loi, de René Belletto (éd. P.O.L)
C’est encore moi qui vous écris, de Marie Billetdoux (éd. Stock)
Le Journal intime de Benjamin Lorca, d’Arnaud Cathrine (éd. Verticales)
La Scène, de Maryline Desbiolles (éd. du Seuil)
La Centrale, d’Élisabeth Filhol (éd. P.O.L)
Esprit chien, de Luc Lang (éd. Stock)
Olimpia, de Céline Minard (éd. Denoël)
La Grande Sauvagerie, de Christophe Pradeau (éd. Verdier)
Études de silhouettes, de Pierre Senges (éd. Verticales)

LA MAUVAISE SURPRISE KINDLE. PAR MAXIME CHATTAM

Paris Match - 16 novembre 2009

L’écrivain Maxime Chattam ne croit pas au livre numérique. Il nous explique pourquoi.

Maxime Chattam - Paris Match

La colle et le papier, voilà les mots qui me viennent à l’esprit lorsqu’on me parle livre-objet. Alors le Kindle... Cet écran profilé, léger c’est vrai, qui est supposé remplacer les tranches multicolores de ma bibliothèque, ne m’attire pas vraiment de prime abord.

Choisir un bon bouquin, c’est avant tout une rencontre entre un état d’esprit et une couverture, une quatrième de couv’ intéressante, un poids dans la main, une typo séduisante, on soupèse sans s’en rendre compte pendant qu’on réfléchit, celui-ci ou celui-là ? Un livre, c’est un compagnon qui peut être rassurant lorsqu’il pèse un peu dans la poche d’une veste ou d’un sac. C’est une sensation qui met l’esprit en condition dès qu’on effleure le grammage particulier de son livre, en tournant les pages. On « sent » où on en est dans l’histoire à mesure que le petit paquet final se réduit, entre le pouce et l’index. On peut le corner pour marquer des passages, souligner des phrases, bref, autant de marqueurs qu’un jour nous ou nos enfants retrouverons avec un sourire en coin, comme le legs inattendu et pourtant si parlant qu’est un livre. Un bon roman va bien au-delà de quelques heures de plaisir, il y a toute une histoire physique également !

UN KINDLE NE REMPLACERA JAMAIS UN POCHE

Alors, certes, on me répondra que le Kindle provoquera, à sa manière, des sensations nouvelles : la douce tiédeur de l’appareil, la luminescence apaisante de son écran, le feulement imperceptible de ses processeurs. Mais je n’ai pas grandi avec cette madeleine-là, moi ! Et je crois qu’il va falloir vaincre beaucoup de préjugés pour que le Kindle supplante l’objet livre... A tel point qu’à mes yeux il ne le remplacera jamais.

Nous savons qu’une grande partie du lectorat est composé d’un cœur de « gros » lecteurs, des personnes qui lisent beaucoup, qui accumulent, dont le rapport au livre est de l’ordre du fétichisme, qui apprécient une belle couverture, qui tapissent leurs murs de livres, pour qui le manque de place est une rengaine quotidienne et dont c’est aussi, souvent, une petite source de fierté. Avoir sa bibliothèque, c’est presque une béquille de l’âme, un rempart rassurant ou le gage d’autant de compagnons fidèles pour de belles soirées.

Que seront ces gens, dont je suis, avec leur Kindle rangé sur une étagère ? Les livres ne remplissent pas un vide chez nous par hasard. Et puis, techniquement, vous vous imaginez rouler en boule votre Kindle pour partir prendre le train ? Perdre un roman pendant un voyage, ce n’est pas dramatique en soi, perdre son Kindle, c’est un autre montant ! Et puis, vous vous voyez avec votre Kindle sur la plage ? Plongé dans une lecture passionnante tout en s’assurant que le sable ne vienne pas gripper la belle mécanique ? Et il faudra planifier ses voyages en songeant aux prises de courant pour recharger l’animal ! Non, à bien y réfléchir, je ne crois pas en l’avenir de cette bibliothèque virtuelle, une poignée de curieux, de « geeks », de « nerds » lui permettront un bon départ. Et au final ? Au final, des libraires qui ont, je le crois, encore de l’avenir.

Le livre numérique, ennemi des libraires

Karine Papillaud - Paris Match - 10 novembre 2009

Le livre électronique fait beaucoup parler de lui, mais il ne s’inscrit pas encore dans nos usages quotidiens. Peu de titres sont disponibles, leur prix est moins cher que le premier tirage mais plus cher que la version livre de poche, et les tablettes de lecture vendues manquent cruellement de sex-appeal. Pourtant, à regarder l’exemple américain, nous serons très vite conquis par la lecture sur smartphones, Netbooks et autres écrans électroniques. Reste à savoir comment cette révolution du livre s’organisera, qui seront les gagnants, et surtout qui seront les perdants.

Dans la ligne de mire, les libraires : à l’heure électronique, on téléchargera sans avoir besoin de se déplacer en boutique. Google et son « Google Livres » inquiète sérieusement les éditeurs français. Le géant américain a déjà numérisé 10 millions de livres, et ne va pas s’arrêter là. « Fort heureusement la fédération des éditeurs européens est globalement hostile à Google », souligne François Gèze, le patron des éditions La Découverte.

Le marchand en ligne Amazon pointe également son nez. Mais ne rassure pas davantage après s’être illustré dernièrement aux Etats-Unis par une politique de ventes à perte des best-sellers en ligne. « En France, la loi Lang sur le prix unique du livre et la loi Galland, qui empêche de vendre à perte, protègent le marché », précise Ronald Blunden, directeur de la communication d’Hachette Livre. Amazon s’enorgueillit toutefois du succès de son Kindle (voir page suivante). Cette tablette s’impose comme le système le plus simple pour acheter en ligne, stocker et lire.
De quoi tourmenter les libraires qui se préparent activement : « Ne nous voilons pas la face, admet Guillaume Husson, délégué général du Syndicat de la librairie française. Pour un libraire, ce serait un suicide commercial de penser qu’on peut se cantonner au papier. »

« Le grand défi de l’industrie du livre sera d’éviter les erreurs de l’industrie du disque, explique Jérôme ­Bouteiller, rédacteur en chef de NetEco.com, site spécialisé dans l’économie numérique. Les internautes n’étant qu’à quelques clics des fichiers pirates, la solution passera par le téléchargement de larges catalogues de “livrels” bon marché ou gratuits, voire par de nouveaux modèles, tels que des forfaits et la consultation en ligne. » L’avenir des librairies sera-t-il de devenir... des bibliothèques ?

« La bibliothèque est une institution de lecture sur place et à distance, constate Bruno Racine, président de la Bibliothèque nationale de France, qui estime toutefois que les libraires et les bibliothèques pourraient jouer la ­complémentarité. « Le grand public ne pressent pas ce qui va se passer car les outils sont onéreux, perfectibles, et l’offre d’e-books encore marginale en France. Mais le numérique se prêtera à une grande diversité d’offres commerciales. » Qui seront les gagnants ? Libraires, opérateurs téléphoniques, moteurs de recherche, ou des acteurs plus inattendus comme les bibliothèques... ils sont tous plus nombreux à concurrencer le métier de libraire.

La montée en puissance du livre électronique redistribue les cartes ; les alliés d’hier pourraient devenir les ­rivaux de demain.

Marc Lévy, le pionnier du livre numérique

Elisabeth Chavelet, Caroline Fontaine, Mariana Grépinet, Marie-Pierre Gröndahl, David Le Bailly, Anne-Sophie LeChevalierParis Match, 4 janvier 2010


Avec 1 % du marché de l’édition, le livre numérique n’en est qu’à ses prémices. Mais les auteurs de best-sellers ne le négligent pas. Marc Levy vient de publier « La première nuit » (éd. Robert Laffont), simultanément sur papier (21 euros) et en numérique (16 euros).

Paris Match. Pourquoi un livre numérique ?
Marc Levy. Les années 2000 ont été marquées par la concentration des loisirs autour d’un seul support (portable, con sole...). Si la lecture est absente de ces plates-formes numériques, les jeunes ne liront plus ! Le numérique, grâce à des caractères plus gros, permet aussi aux personnes malvoyantes d’accéder à la lecture.

Le livre papier condamné à disparaître ?
La révolution viendra avec la première génération équipée d’un cartable numérique. Néanmoins, je ne crois pas que le numérique ira jusqu’à remplacer le papier. Quand Mitterrand a libéralisé la télévision, tout le monde a crié à la mort du cinéma. Vingt-cinq ans plus tard, la télévision finance le cinéma, et la France bat les records de fréquentation en salles.

Et le piratage ?
Les éditeurs de musique ont tellement méprisé ce support qu’ils n’ont pas créé une offre efficace. Bien sûr, il y a des risques de piratage. Mais les livres ont toujours été à disposition gratuitement dans les bibliothèques.

Amazon, un vrai danger ?
Oui. Amazon n’est pas un libraire, mais un bazar qui vend aussi des machines à laver et des aspirateurs. Leur idée, assez machiavélique, est de brader le livre à 9,99 dollars pour attirer les clients sur d’autres produits. Les éditeurs américains se rendent compte que c’est du suicide. J’ai refusé d’y vendre “La première nuit”. Pour rendre ces pratiques commerciales illicites, il est indispensable de fixer un prix unique pour le livre numérique.