vendredi 3 décembre 2010

National Book Award

Attribué à Patti Smith pour Just Kids, ed. DENOEL.



P. Smith revient sur ses années de bohème dans le New York arty des années 1970 et sur son amitié amoureuse avec R. Mapplethorpe, son compagnon de galère et d'inspiration. Elle raconte leur rencontre, leur ascension, qui se fait au détriment de leur amour mais pas de leur lien. Les anecdotes évoquent les grandes heures du Chelsea Hotel et de la Factory, J. Hendrix, A. Warhol ou A. Ginsberg.


Quatrième de couverture

C'était l'été où Coltrane est mort, l'été de l'amour et des émeutes, l'été où une rencontre fortuite à Brooklyn a guidé deux jeunes gens sur la voie de l'art, de la ténacité et de l'apprentissage. Patti Smith deviendrait poète et performeuse, et Robert Mapplethorpe, au style très provocateur, se dirigerait vers la photographie. Liés par une même innocence et un même enthousiasme, ils traversent la ville de Brooklyn à Coney Island, de la 42e Rue à la célèbre table ronde du Max's Kansas City, où siège la cour d'Andy Warhol. En 1969, le couple élit domicile au Chelsea Hotel et intègre bientôt une communauté de vedettes et d'inconnus, artistes influents de l'époque et marginaux hauts en couleur. C'est une époque d'intense lucidité, les univers de la poésie, du rock and roll, de l'art et du sexe explosent et s'entrechoquent. Immergés dans ce milieu, deux gamins font le pacte de toujours prendre soin l'un de l'autre. Romantiques, engagés dans leur pratique artistique, nourris de rêves et d'ambitions, ils se soutiennent et se donnent confiance pendant les années de vache maigre. Just Kids commence comme une histoire d'amour et finit comme une élégie, brossant un inoubliable instantané du New York des années 60-70, de ses riches et de ses pauvres, de ses paumés et de ses provocateurs. Véritable conte, il retrace l'ascension de deux jeunes artistes, tel un prélude à leur réussite.


Critique de lecteur tatillon et zélé

J'adoooore !!!! Voici la lettre d'une lectrice du magazine LIRE et surtout derrière, la réponse dudit magazine à ladite critique !! C'est bon ça !!

Lecteur :
- J'ai pris beaucoup d'intérêt à vos écrits concernant Epicure, sur la philosophie duquel il m'est arrivé de travailler, mais de grâce, essayez de vous débarrasser des expressions toutes faites et de certains mots d'usage courant qui détonnent dans un article documenté sur lequel vous avez dû passer beaucoup de temps. Les "encablures", bien qu'Athènes soit un port, auraient pu céder la place aux "stades" ! Je vous épargnerai le relevé des autres éléments, qui choquent un peu dans une analyse littéraire. Ma fidélité au magazine peut vous prouver que ma critique n'est que vénielle, mais ces encablures ont fait grincer mes taquets !

Lire :
- En effet, la métaphore des "encablures" - empruntée, je le confesse, aux licences de style des commentateurs sportifs, ceux des cours hippiques notamment - est bien une métaphore, même si, sur le fond, je vous l'accorde encore, cette métaphore n'est pas des plus heureuses dans la mesure où elle recèle une impropriété que vous avez relevée avec sagacité. Mais de fait, en toute langue, donc aussi bien en la nôtre, s'opèrent constamment de tels déplacements. Un mot qui a un sens précis dans un domaine déterminé peut voir son emploi étendu par la force de l'usage à un autre domaine, c'est un phénomène qui s'accompagne parfois de l'oubli de son sens propre initial. Ces migrations sémantiques font la vie et la plasticité des langues en général, de leur lexique en particulier. Lorsque, dans un style oral et relâché certes, une personne dit à une autre de "rappliquer au galop", cela ne sous-entend pas que ladite personne se soit transformée en cheval, et dire que "vos taquets grincent" ne signifie pas que vous êtes un lit qui grince aux taquets ou que vos quenottes - s'il s'agit de vos dents - ne sont pas du meilleur bois. De plus, précision pour précision, Athènes n'est pas non plus un port.
Jean Montnot (merci Jean !!!)