mercredi 10 mars 2010

Marc Lévy, le pionnier du livre numérique

Elisabeth Chavelet, Caroline Fontaine, Mariana Grépinet, Marie-Pierre Gröndahl, David Le Bailly, Anne-Sophie LeChevalierParis Match, 4 janvier 2010


Avec 1 % du marché de l’édition, le livre numérique n’en est qu’à ses prémices. Mais les auteurs de best-sellers ne le négligent pas. Marc Levy vient de publier « La première nuit » (éd. Robert Laffont), simultanément sur papier (21 euros) et en numérique (16 euros).

Paris Match. Pourquoi un livre numérique ?
Marc Levy. Les années 2000 ont été marquées par la concentration des loisirs autour d’un seul support (portable, con sole...). Si la lecture est absente de ces plates-formes numériques, les jeunes ne liront plus ! Le numérique, grâce à des caractères plus gros, permet aussi aux personnes malvoyantes d’accéder à la lecture.

Le livre papier condamné à disparaître ?
La révolution viendra avec la première génération équipée d’un cartable numérique. Néanmoins, je ne crois pas que le numérique ira jusqu’à remplacer le papier. Quand Mitterrand a libéralisé la télévision, tout le monde a crié à la mort du cinéma. Vingt-cinq ans plus tard, la télévision finance le cinéma, et la France bat les records de fréquentation en salles.

Et le piratage ?
Les éditeurs de musique ont tellement méprisé ce support qu’ils n’ont pas créé une offre efficace. Bien sûr, il y a des risques de piratage. Mais les livres ont toujours été à disposition gratuitement dans les bibliothèques.

Amazon, un vrai danger ?
Oui. Amazon n’est pas un libraire, mais un bazar qui vend aussi des machines à laver et des aspirateurs. Leur idée, assez machiavélique, est de brader le livre à 9,99 dollars pour attirer les clients sur d’autres produits. Les éditeurs américains se rendent compte que c’est du suicide. J’ai refusé d’y vendre “La première nuit”. Pour rendre ces pratiques commerciales illicites, il est indispensable de fixer un prix unique pour le livre numérique.

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